dimanche 16 juin 2013

Anita Blake 18 - K. A. Hamilton

Flirt, dix-huitième tome de la saga Anita Blake, sortira à la rentrée aux éditions Milady. Mais j'avais été tellement emballée par Jeux de Fauves que je n'ai pas résisté. Pour la première fois depuis Harry Potter, je me suis attelée à la lecture d'un roman en anglais. Et ça a été étonnement facile, sans doute grâce au style sobre de Hamilton dont je parlais dans mon article précédent ! 


Le roman est très court. Il commence de manière sympathique, au bureau d'Anita, que l'on n'avait pas eu le plaisir de revoir depuis un moment, à part pour y déballer une tête coupée. On se croirait dans l'un des premiers romans : la jeune femme reçoit un client qui lui présente une affaire impossible en apparence. Puis on passe à un déjeuner. Puis un nouveau client, ce qui m'a amené à pense que ce roman était une sorte de parenthèse, un retour aux sources et une intrusion dans le quotidien diurne de la jeune femme. Bon, finalement il s'avère que je me suis trompée, et quelques "conneries métaphysiques" refont leur apparition. Mais Hamilton remonte décidément la pente !

L'histoire est plutôt simple, mais retourner sur une affaire de zombis est appréciable. Je n'aurais pas cru dire ça un jour, mais les cadavres en putréfactions sortant de terre commençaient à me manquer.
Oui, je reconnais que j'aurais pu présenter ça de manière moins imagée et plus poétique. 
Comme pour chaque Anita Blake, on rencontre de nouveaux personnages hauts en couleur. C'est nécessaire pour l'intrigue, mais un peu dommage. Il y a tellement de personnages intéressants dans l'univers d'Hamilton que c'est extrêmement frustrant qu'ils soient mis de côté au profit de nouveaux qui sont souvent moins attrayants. Mais nous avons tout de même droit à une scène rafraichissante au début du roman, avec Anita, Micah, Nathaniel et Jason. Probablement ma scène préférée d'ailleurs.

Mettre de côté les personnages habituels semble sur le point de devenir une constante. Les tomes 16 et 17 avaient éloignés Anita de Saint Louis et son entourage était donc très réduit. Dans ce roman, à l'exception de la très appréciable scène du début, ils sont complètement absents, et l'accent est vraiment mis sur l'héroïne. On est donc vraiment très proches de l'ambiance des premiers tomes : Anita seule dans un cimetière face à ses ennemis. De l'eau a coulé sous les ponts depuis Plaisir Coupable, et la jeune femme a développé de nombreux pouvoirs qui nous rappellent que les choses ont changées, mais ça reste très appréciable.

Comme d'habitude, le style de Hamilton est direct, elle va à l'essentiel. On est plongé dans l'action de manière directe et efficace. Il n'y a pas de recherche stylistique ou de métaphores imagées, ce qui s'explique par le fait qu'il s'agit des pensées d'Anita. C'est bref, brut. Elle agit. Elle réfléchit beaucoup aussi, sur sa manière de percevoir les choses. On comprend très bien la manière de penser de la jeune femme.

J'ai cependant été très surprise par la très nombreuse répétition du verbe "said". De même, de nombreux rappels inutiles coupent un peu la lecture. Décrire pour la 18e fois en 18 tomes les cicatrices d'Anita était à mon avis facultatif. Et était-il réellement utile de rappeler qu'Anita est porteuse de plusieurs souches de lycanthropie ? Je pense que les lecteurs ont plus ou moins intégré l'information, surtout que cette nouvelle capacité est au centre des préoccupations dans les derniers tomes !

D'une manière générale, il y a tout de même certains aspects de la saga qui me gênent. 

Tous les hommes sont des machistes qui mettent les femmes dans des cases. Ça permet à Anita de s'énerver contre eux et leur montrer qu'elle n'est pas comme les autres. Afin de montrer aux hommes qu'elle est forte, elle se présente presque comme un mec, enfonçant par la même occasion les femmes d'une manière générale, sous-entendant qu'elle n'est pas comme les autres greluches. Aoutch ! Mon égo ! J'aime bien le vernis à ongle, mais de là à me traiter de greluche ? Le fait qu'Anita a honte de sa sexualité et d'aimer ce qu'elle fait est également dommageable. Elle n'assume pas vraiment le fait qu'elle couche avec plusieurs hommes et se torture à ce sujet, laissant sous-entendre que les filles ne devraient pas le faire. 

Je sais bien que tous les personnages de romans ne sont pas sensés être des modèles, mais il est difficile de trouver des femmes fortes et volontaires auxquelles s'identifier. C'est donc extrêmement frustrant de découvrir que l'héroïne qu'on suit depuis si longtemps et qu'on admire est simplement un mec avec des seins qui a honte de s'envoyer en l'air. Je ne trouve pas que ce soit une belle vision de la femme. Au point où elle en est, Anita pourrait bien avouer qu'elle aime ça, elle ne trompe plus personne !

Mais je râle, je râle... Mais moi non plus je ne trompe personne. Anita Blake est l'une de mes séries bit-lit préférées, et même si quelques détails m'agacent, je me jette toujours sur les volumes dès qu'ils sortent. Pour que je finisse par les lire en anglais, c'est vraiment que j'en avais envie ! Et je vais sans doute lire le suivant sous peu. Il y a certes des défauts, mais l'univers, les personnages et les différentes créatures que l'on découvre sont vraiment les points forts de la série et lui donnent un charme tout particulier. Du coup je suis plus frustrée que réellement agacée. Cette série pourrait vraiment être brillante si le caractère d'Anita était légèrement différent ! Et c'est là dessus que je vais vous laisser.

Écriture ♥♥
Histoire ♥♥
Personnages ♥♥♥♥
Univers ♥♥♥♥♥
Note globale ♥♥♥

Parmi les mecs de la série, lequel a votre préférence ? Avez-vous également du mal avec le caractère d'Anita ? Que pensez-vous de l'évolution de la saga ?
(houlà, ça vire interrogatoire mon histoire)

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